Mon secret ? Un petit café et c’est parti pour deux à trois heures de course et de musculation. Je cours mes marathons à jeun. Pour les ultras, je m’offre du rhum au ravito.
Alors là, vous vous dites : mais que mange-t-il pour vrai quand il ne court pas ? Un régime spécial, des apports caloriques taillés sur mesure, des protéines végétales, des compléments scientifiquement dosés ?
Quelle horreur, non.
Précision fondamentale avant de poursuivre : je suis 100% incompétent en nutrition. J’ai essayé d’apprendre, mais après chaque lecture, pouf, tout se mélange, je ne sais plus si je dois boire du jus de betterave ou éviter les cornichons.
Voici quand même ma routine. Je démarre vers 5h30 avec une tasse de café instantané, du cacao et du lait. Je consacre ensuite la matinée, en alternance, à préparer du pain maison, courir pendant que la levure pète, enfourner au retour la boule de pâte puis me muscler pendant que la miche refroidit. Vers 13h, après des heures de sport sur un seul café depuis la veille, je passe à table. À partir de là et jusqu’au soir, tout est permis en respectant au mieux une seule règle : je cuisine ce que je mange à partir d’ingrédients de base. J’ajoute un peu d’alcool et au lit vers 20h30.
Cet horaire s’est installé en une dizaine d’années, majoritairement guidé par les brûlures d’estomac qui rendent la course inconfortable si je mange moins de quatre heures avant l’effort. À part ça, je ne calcule, n’évite et ne m’impose rien. Je n’y arrive pas.
Est-ce que cette approche est optimale pour la performance et la récupération ? Je n’en sais foutrement rien et ce n’est pas mon problème. Je me sens bien, je ne me blesse pas, mon poids est spectaculairement stable. Il y probablement des excès et des carences qui se cachent au milieu de tout ça, mais je n’ai aucune intention de les dénicher.
Pour terminer, voici deux anecdotes. J’ai un ami qui peut manger une pizza avant de courir. Si je l’imite, je vomis. J’ai cet autre ami en pleine forme qui a décidé, pour les derniers kilomètres d’un ultra, de faire «comme Joan» et de se débarrasser de son sac à dos. Il a explosé en vol et, réduit à la marche, est tombé en hypothermie.
Moralité : chacun pour soi.