Bon, allez, une réplique de film pour démarrer :
« You have to know, not fear, that someday you’re gonna die. Until you know that, you are useless. » (Tyler Durden in Fight Club)
Rude, mais vrai.
J’ai commencé à comprendre ça bien avant de franchir la cinquantaine. C’est probablement en devenant père que la mortalité est devenue tangible. Les responsabilités à long terme — comme être en charge de quelqu’un qui vous survivra — ont tendance à vous ramener les pieds sur terre.
Reste à vivre longtemps, certes, mais sans devenir un poids pour ceux qui nous entourent. Car, n’oubliez pas : « You’re the same decaying organic matter as everything else. »
Quel boute-en-train ce Tyler Durden…
Donc, vieillir sans trop pourrir, c’est ce qui motive maintenant mes entraînements. Au gré de l’évolution de mes objectifs, cela fait maintenant plus de 18 ans que je bouge. Au début, je courais pour la performance sur route, puis pour l’expérience des ultras, les photos m’ont ensuite poussé à sortir quand les compétitions ont perdu de leur attrait. Depuis peu, c’est plutôt « sus à la morbidité » !
Ça peut sembler triste de troquer les très longues courses au milieu des volcans réunionnais pour des statistiques médicales, mais si ça me pousse à rester actif, c’est parfait. Les publications scientifiques sont plus faciles à parcourir que les îles volcaniques et leurs conclusions plus prévisibles que les éruptions.
Car invariablement, depuis des décennies, les études démontrent que l’activité physique régulière, même d’intensité modérée, abaisse considérablement les risques de mortalité de tous.
En fait, la littérature scientifique classe plutôt l’inactivité physique dans les risques pour la santé, à l’instar des problèmes cardiovasculaires, l’hypercholestérolémie ou de fumer la cigarette, entre autres.

Ne pas s’exercer suffisamment est le 4e plus important facteur de risque de mortalité globale. Ça donne envie de se bouger un peu le cul, non ? À condition de faire attention à la 7e ligne du graphique ci-dessus, évidemment…
Mais revenons à nos études qui nous indiquent que s’exercer mène à une réduction de 60% du risque de mortalité, toutes cause confondues :
These findings support four concepts: (1) maintaining a relatively good fitness status over the years lowers mortality risk by approximately 60%; (2) improvements in fitness status at any age yields health benefits (35% lower risk); (3) decline in fitness status results in a concomitant attrition of the health benefits observed in those who maintained fitness over the years. (4) However, the fitness-related health benefits persist to some degree even after fitness status declines.
Source : Physical Activity, Health Benefits, and Mortality Risk
Moins tape à l’œil qu’une citation nihiliste de Tyler Durden, mais une fois décodé, c’est sans équivoque : marchez (vite), courez, nagez, faites du vélo, levez de la fonte, faites n’importe quoi, mais faites quelque chose. Minimalement 30 minutes par jour, plus si vous le souhaitez.
Évitez de vous taper sur la gueule dans un sous-sol, par contre, car l’objectif est d’éviter l’hôpital. Vous voulez avoir le physique de Brad Pitt, pas les ecchymoses. Enfin, je crois…
Également disponible au rayon des bonnes nouvelles : il n’est jamais trop tard pour s’y mettre, ou s’y remettre. Et même si vous avez lâché un peu de lest dans votre discipline, l’activité passée vous protègera pendant quelques années.
Je remarque que j’ai exposé comment mettre les statistiques de son côté pour « vieillir », mais que je n’ai peut-être pas assez développé le volet « sans pourrir ». Bah, j’y reviendrai la semaine prochaine.
En attendant, puisqu’on cause de probabilité, Tyler Durden a le dernier mot, évidemment : « On a long enough timeline, the survival rate for everyone drops to zero. »
Ouais, on va tous y passer.
5 réflexions sur “On va tous y passer”