« Est-ce que ça craque, parfois ? »

Je ne peux pas dire. Ces dernières semaines, je n’ai pas porté attention aux bruits d’épaule.

« As-tu dormi dans une position inhabituelle, te réveillant avec le bras engourdi ? »

C’est bien possible, mais pas certain.

« Vous êtes-vous jamais trouvé nez à nez avec un revenant, un spectre, un fantôme ? »

Eh bien, maintenant que j’y pense…

Ah non, pas le même sujet…

Suite à ces questions et quelques tests, la physio m’explique que la coiffe du rotateur souffre d’une omoplate paresseuse. À moins que le décollement de la scapula ne soit le symptôme d’une faiblesse musculaire. Ah merde, non, il y avait une histoire de voute réduite, et aussi de muscles ronds, d’acromion et de tendons. Bigre, tout ça est bien compliqué, comme cette articulation de l’épaule, la plus complexe du lot. 

Sur le coup, c’était limpide, mais quelques jours plus tard, force est de constater que j’ai pas compris bien.

Bref, j’ai un rotateur décoiffé. Pourquoi ? Comme mes connaissances médicales se limitent aux bandes dessinées de Gotlib, tout ce que je peux dire, c’est :

« Inflammation… c’est vite dit. Je diagnostique plutôt là une morsure de vipère. »

Mon épaule gauche est donc légèrement (mais temporairement) en rade, ce qui me fait, qu’on se le dise, deux belles jambes… Du coup, faute de pouvoir tirer, ni même de pomper dare-dare, je ne suis pas pour autant condamné à l’abstinence. Je peux encore courir et squatter à volonté. Corollaire : fini le chest-bras, ne restent que les jambes (et le dos).

En attendant, pour retrouver le plein usage du chef long de mon biceps (et plus si affinités), j’ai quelques exercices à faire. Ça devrait durer une dizaine de jours, mais même si c’est plus long, peu importe. Comme je disais à la physio, je n’ai aucun objectif, pas de compétition d’haltérophilie en vue, de concours de culture physique ni d’Opération Camembert.

Exit l’épaulé-jetté, bonjour à la rotation externe de l’épaule (3×8-15), la protraction scapulaire avec bras à 90 ° (2-3×10-15) et l’activation trap. inf. (3×8-15). Une chance que j’ai un mode d’emploi.

Tout ce que je souhaite, c’est récupérer mon épaule, idéalement avant mon 85e anniversaire, et reprendre ma lutte contre la sarcopénie. D’ici là, je vais poursuivre ma capilliculture du rotateur.